Nous traversons une période un peu étrange ces derniers jours. Confinés ou non, nous devons faire face à la nouveauté, l'incertitude, la peur, la colère, le doute, l'angoisse, l'espoir ou parfois le désespoir...
Nos émotions, ce que nous ressentons au plus profond de nous, peuvent parfois prendre le dessus et il est alors trop tard pour éteindre l'incendie.
Avant d'en arriver là, il est primordial de reconnaître ces états qui nous traversent, de les observer sans les rejeter ; de les accueillir sans les juger. Donner un nom à ce qui EST présentement là est déjà un premier pas...
La pratique du yoga est particulièrement intéressante pour rester le plus neutre possible et tenir le cap comme le capitaine d'un navire affrontant la tempête. Il n'est pas question de ne plus ressentir, nous sommes humains et les milliers d'émotions existantes seront toujours là, en nous et autour de nous.
Seulement, nous pouvons apprendre à passer d'un état à un autre... C'est ce que nous enseigne Patanjali dans les yoga-sutra (Le livre de référence des yoginis et yogis) :
II.16 : Heyam duhkham anagatam,
soit « La souffrance non encore survenue doit être évitée. »
Il s'agit de faire preuve de prudence, de prévenir plutôt que guérir (cela me rappelle quelque chose...). La souffrance est parfois nécessaire pour nous permettre d'avancer, de comprendre certaines choses, d'affiner sa connaissance de soi.
Cela nous invite à progresser, à avancer, à passer à autre chose : à travailler sereinement, à créer, à lire posément (sans relire 4 fois la même page sans rien y comprendre si vous voyez ce que je veux dire :)) ... Bref, à vivre pleinement le moment présent.
La roue des émotions de Robert Plutchik (psychologue américain), peut vous permettre d'éclaircir ce que vous ressentez.
Référence : « Yoga-sutra de Patanjali, miroir de soi », Bernard Bouanchaud